mardi 13 décembre 2011

Ma plus belle lecture de Noël:Le conte de Noël... en saignant du nez

Depuis tout jeune, j'ai toujours saigné du nez. Cette fragilité de mes vaisseaux sanguins nasaux (quelle poésie!) était par ailleurs entretenue en grande mesure par ma propension à faire des recherches toujours plus poussées dans cet appendice pas très vaste, on s'entend.

Pendant mon primaire mes epistaxis (mot savant pour les saignements de nez) étaient fréquentes et très importantes pour ne pas dire intarissables. Quand ça arrivait à l'école. la maîtresse appelait pour que mes parents viennent me chercher. Il circule des histoires où mon mouchoir est remplacé par un drap (lit simple, mais quand même). Et le seul moyen qu'on a toujours utilisé pour venir à bout de ce déluge sanguignolent s'administre en deux phases. D'abord je devais monter dans ma chambre, pour faire disparaître le problème du rez de chaussée ou la vie continuait. Ensuite je me couchais pour que le liquide attiré vers le bas arrête de jaillir hors de mon nez (très scientifique!!!), je collaborais alors au processus en reniflant légèrement avec un rythme étudié dans le but d'assècher cette mer rouge intérieure.

Pour quelqu'un de très actif incapable d'arrêter de bouger ce remède n'aurait pas duré longtemps, mais moi j'ai toujours adoré lire. La solitude et le silence du haut ainsi que le confort d'un lit sont à jamais gravés dans ma mémoire "littéraire". Bien sûr la petite panique à toutes les fois que ça commençait et le moment qui n'était pas toujours bien choisi rendaient désagréable l'amorce de la crise. Mais une fois en haut, dans mon lit avec mon livre j'avoue que le plaisir que j'éprouvais à pouvoir lire en paix a peut-être nui à un traitement définitif de mon petit problème.

Toujours est-il que les crises diminuèrent mais ne cessèrent pas, même à l'âge adulte et surtout à certaines périodes de l'année, entre autres les périodes d'allergie au pollen ou aussi l'hiver dans les maisons surchauffées.
La maison surchauffée par excellence c'était la maison de mes parents, où mon père remontait le thermostat aussitôt qu'il sentait une "fraiche".

Une année, j'étais encore étudiant au cégep et célibataire, je venais passer les fêtes chez mes parents. La veille de Noël, pendant la soirée, m'arriva une crise causée par les 85 degrés du chauffage de papa. Tout naturellement, je quittai le rez de chaussée torride, pris l'escalier pour me réfugier dans ma chambre "réfrigérée" tout en me cherchant quelque chose à lire dans les nombreux dépôts de toutes sortes de lectures partout en haut. 

À cet âge, la magie de Noël avait de plus en plus de difficulté à me gagner et un certain ennui m'accompagnait au moment des célébrations. 

Quand je tombai sur cette couverture de livre grand format au titre on ne peut plus d'actualité, je ne savais pas que je venais d'être capturé par le génie de Charles Dickens qui me ferait pénétrer dans l'esprit de Noël..
Une couverture illustrée d'une peinture au style vieillot et des pages en papier épais et rugueux.
À toutes les dix pages environ une page illustrée dans le même  palette que la page couverture et le merveilleux texte de Dickens. 



J'ai pénétré en douceur cet univers décrivant les misères des pauvres et des exploités mais qui étaient heureux quand même et du riche égoïste qui reçoit la leçon de sa vie pendant la nuit de Noël. Avec une lecture aussi synchronisée avec ce que je vivais, j'ai oublié complètement la raison de mon isolement et j'ai passé la soirée dans un univers de Noël plus vrai parce que plus féérique, plus imagé. Cette lecture restera pour moi quelque chose de "merveilleux".

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