lundi 2 septembre 2013

Les "bines" de Mario


Chez nous les bines, c'était un genre de religion. Au Lac St-Jean les bines sont toujours colorées et sucrées: sauce tomate, cassonade, sirop d'érable.
Rose-Alice elle, faisait ses bines blanches, sans rien d'autre. J'adorais ses bines, douces, grasses que nous mangions avec des rôties très souvent les vendredis, parce que les vendredis il y avait un poisson sur le calendrier mais pas toujours dans le garde-manger, surtout l'hiver.
À toutes les fois qu'on mangeait des bines nous ne manquions pas de nous moquer ou de nous demander comment les "autres" faisaient pour ajouter quelque chose à un mets si extraordinaire. De toute façon, nous les Baillargeon-Parent, étions uniques au Lac St-Jean et nous comprenions difficilement comment nos voisins réussissaient à vivre sans faire comme nous.



Mais les bines de Rose-Alice, c'est depuis plusieurs années un souvenir. Je suis incapable de me rappeler la dernière fois que j'en ai mangées et je ne croyais plus y regoûter avant cette fin de semaine à Famille en fête à Grande Anse sur le bord du St-Maurice.

En arrivant tout le monde nous parlait des bines à Mario et qu'il ne fallait pas partir avant d'y goûter car il les faisait dans la braise toute la nuit du samedi à dimanche. Imaginez la pression sur les épaules de ce petit Mario le dimanche matin avec plus d'une cinquantaine de personnes qui attendent pour manger les bines de Mario.

À cause de difficultés techniques (c'est ça qu'on dit dans ce temps-la) la cuisson des bines n'était pas complète quand on les déterra.


Oups! nous devions partir  et il n'était pas question que je n'y goûte pas. J'ai donc rempli un plat de plastique!
Aujourd'hui, après un 30 minutes de cuisson de finition, j'ai goûté aux bines de Mario. Et j'ai retrouvé le goût des bines de Rose-Alice. C'est comme si ces bines prolongeaient le plaisir des retrouvailles avec la parenté et le bon vieux temps.
J'en ai mangé la moitié et j'ai gardé précieusement le  reste pour plus tard. Christine? C'est une fille du Saguenay et les bines de Mario sont trop, pas assez...
Merci aux organisateurs, mais surtout merci Mario pour tes bines, et je n'ai qu'un seul regret c'est de ne pas les avoir mangé en ta compagnie.



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