samedi 7 décembre 2013

Nos souvenirs sont curieux. Parfois, ils sont fidèles, mais deviennent parfois ce que nous voulons

La majorité des romans qu'on lit ne restent pas longtemps dans notre vie. Par contre certains romans nous dérangent plus que d'autres pour toutes sortes de raisons.
Celui-là m'a attrapé et ne veut plus me lâcher. Cette histoire magnifiquement racontée m'a ramené à moi-même, le moi-même des années 80, celui qui ne se connaissait pas et qui ne connaissait pas grand chose.
Dans cette lecture j'ai retrouvé des sentiments, des sensations et des souvenirs que j'avais au mieux transformés, au pire rayés de ma mémoire pourtant prodigieuse.
Alice Ferney a mis des mots sur des comportements et ce qu'ils représentaient ou pas pour moi à cette époque. Comment j'étais le jouet de mon orgueil, de mon impuissance à ressentir vraiment, et de la peur d'être enfermé dans une vie que je n'avais pas  vraiment désirée.
En lisant j'ai revécu plusieurs épisodes particulièrement éprouvants sentimentalement parlant pendant lesquels mes handicaps affectifs et le besoin que j'avais de me sentir apprécié, désiré, m'ont amené à agir de façon épouvantable avec mon épouse du moment, la mère de ma fille.
Dans un état second, dans le bonheur d'être aimé et d'aimer, j'ai écouté le chant des sirènes et mis en jeu mon couple au mépris de la douleur de Sylvie et du mal que je faisais. 
Je n'avais pas attendu cette lecture pour prendre conscience des éléments de ma vie dont je ne suis pas fier. Mais Alice Ferney va tellement au fond de chacun de ses personnages hommes, femmes ou enfants qu'en lisant Cherchez la femme c'était comme si je revivais très intensément ces évènements. Je me retrouvais complètement bouleversé et j'avais même de la difficulté à en lire des extraits à Christine tellement j'étais ému.
J'ai réalisé l'état second dans lequel on vit  ces périodes et je me suis rappelé aussi les idées suicidaires que suscitèrent ces choix de vie si dommageables pour Syvie, Julie et notre vie de famille. Ce sont des décisions égoïstes mais tellement inexorables, prédéterminées par tout ce qui m'avait précédé (quand on fait un enfant on le fait à six, avec nos parents à nous), que tout ce que je puis faire c'est être désolé pour ceux et celles qui en ont souffert.
Bonne lecture.




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