samedi 10 mai 2014

Bonne fête des mères

Rose-Alice,
 la fille de Rosa, c'est ma mère.
 Issue d'une famille bourrée de filles, son mariage avec Paulin l'a précipitée dans un monde exclusivement masculin plus de 10 ans.


Six garçons, sans compter le 7e, le don, qui a trouvé qu'il y avait assez de gars dans cette maison là.

Comme plusieurs le savent déjà, dans cette pénurie féminine il a fallu que quelqu'un se lève et prenne ses responsabilités et fasse les jobs de fille. C'est moi la plus vieille de la famille.

Je ne me plains pas,grâce à ça j'ai pu m'épargner un paquet de jobs extérieurs, cordage de bois, sarclage de jardins et assistance à papa bricoleur pas tellement doué et très exigeant.

Profitant de mes activités intérieures, j'ai commencé ma carrière de lecteur invétéré, irrécupérable...

À titre de responsable junior de l'intérieur de la maison Baillargeon de la Route Rurale No 1 de la Doré, j'ai accompli plusieurs tâches ménagères, mais j'ai surtout... gardé.

A chaque sortie de papa et maman, j'étais de service. René était souvent chez M. Dallaire avec Laurent-Paul et quand il arrivait il se couchait sur le divan et dormait. Entre  temps, mon travail  c'était de "gérer" Gilles et Guy pour qu'ils aillent se coucher au plus "christ" et que les autres suivent pour que j'aie enfin la paix. Travail diplomatique de tous les instants.

Cette diplomatie je la dois à ma mère. Ceux qui ont connu Paulin savent que ce qu'il n'aimait pas, ça prenait un ordre de la cour et les ordres de la cour, il s'en foutait!
Ça c'était du "camping"!

Rose-Alice seule femme, isolée dans un monde de 7 gars, n'avait que la diplomatie pour affirmer un tout petit peu sa féminité et apporter à cette  bande de mâles la vision d'un monde un petit peu féminin...

J'ai appris de ma mère deux éléments très importants, qui contribuent au bonheur dans ma vie. Cette diplomatie qui, pour le peureux que je suis, m'a permis une carrière d'enseignant qui cherchait à séduire ses élèves pour les entraîner le plus haut possible.

L'autre cadeau, le plus  extraordinaire que j'ai eu de ma mère, c'est la capacité de voir. de sentir et de profiter du côté positif de la vie. Le verre à moitié plein, vous connaissez? Je profite, je jouis de tout ce que j'ai et je me trouve vraiment chanceux.

Ma mère a eu deux préférées, moi par défaut (il n'y avait pas de filles) et Pauline la première vraie fille après 6 garçons. "Je ne chiais pas de marde" pas plus que maintenant, je suis irréprochable pour ma mère, sauf peut-être mon épisode avec Gaétanne plus indigeste pour elle, mais complètement oublié depuis que je suis avec Christine...

Si j'ai quelque chose à souhaiter à  maman en cette fête des mères, c'est de retrouver ses trois filles les plus jeunes, que la mort de papa nous a enlevées. Avec maman nous avons perdu quelque chose d'inestimable, d'irremplaçable: une vraie famille.

Bonne fête des mères!


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